Au Chili avec Johan, un gapencais de Nancy installé au Québec: rencontre a mi-chemin!

Publié le par cécile l'islandaise

Bonjour!

comme je me rend compte que je ne prendrai jamais le temps de faire un article propre, je vais juste poster ce que Johan et moi avons ecrit, soit au coin du feu au fin fond de la Laguna del Francisco Negro, soit a notre retour. Pour avoir les photos correspondant a chaque jour, voyez l'album: la dat est dans le titre des photos.

 

Les photos sont la: https://picasaweb.google.com/cecile.mass/April2012_Chili_blog?authkey=Gv1sRgCK7cy-DktY35bA

 

Bonne lecture!

 

PS: "Gringos" veut dire "etranger" de maniere generale en Amerique du Sud. C'est aussi pour se moquer des touristes de maniere plus generale - et la avec notre duo de choc, il y avait de quoi!!

 

                Écriture au coin du feu

Les aventures de Jama & PQ au Chili 31 mars – 14 avril 2012

31 mars

Le séjour n’a même pas encore commencé qu’une première péripétie arrive : la perte des bagages. Faut dire que lorsqu’on souhaite se retrouver quelque part à mi-chemin entre Malartic et Taupo, ça prend bien quelques correspondances, et Santiago ne fait pas exceptions à la règle. Si le sac de Jama, resté à Sydney, n’a mis que 30 heures à arriver, celui de PQ s’est payé un aller – retour supplémentaire à Toronto. Morale de l’histoire : ne pas surestimer la compréhension de l’anglais par le personnel d’Air Canada chilien…

Thea, suédoise à la chevelure flamboyante, nous a accueillis à l’aéroport et négocié le premier taxi pour se rentre au centre-ville, direction Andes Apartements. Tortillas et jugos naturales de naranja pour Jessy, Jam et PQ et une première tentative de communication en espagnol ratée : on voulait un café et sans s’en rendre compte, on les a convaincus que nous voulions bel et bien manger le café soluble, sans eau…

Gringos +1

Dans la suite de l’après-midi, nous sommes allée au festival Lollapalooza avec au programme Arctic Monkeys, Calvin Harris et Björk. À la base on devait retrouver Thea au stand de premier secours, sauf que y’en avait plusieurs, on était en retard, il y avait milliard de gens et surtout pas d’alcool donc ambiance bizarre en après-midi, le tout dans une propreté impressionnante grâce à une armée d’esclave nettoyeur. Par la suite, la soirée est allée crescendo :

-          Arctic Monkey, c’est bien, mais c’est la même chanson pendant 1h

-          Calvin Harris : c’est cool pour se lâcher, ça nous change de nos DJs locaux

-          Björk : magique et weird comme sa perruque et sa troupes de folles blondes, ses chansons sur l’ADN et la tectonique des plaques

Fin du concert, tentative de retour à l’hôtel. Impossible, bus et métro bondés, et pas de taxis à l’horizon. 2ème tentative de communication en espagnol : demander la direction du centre-ville pour rentrer à pied : succès linguistique, échec logistique : c’est long. Sur la route du retour, arrêt dans un troquet pour une collation et une cerveza locale : une lager=échec; une pizza de 5cm d’épaisseur et de diamètre=échec aussi, mais nutritif.

De retour à l’appart, on s’aperçoit qu’on avait laissé les fenêtres fermées toute la journée, il fait 30 degrés… bonne nuit!

 

1eravril

Grasse matinée, visite de Bella Vista & San Cristobal par le funiculaire bien sûr car il fait environ +1000 et on a la flemme et c’est tellement plus drôle de regarder les vttistes arriver morts en haut de la colline.

C’était le dimanche des rameaux, mais au Chili, les rameaux se sont des branches de palmiers. Dans l’après-midi, tentative d’appeler Thea en utilisant un téléphone dans une échoppe. Après plusieurs essais infructueux, le vendeur vient nous montrer comment marche un téléphone :  

Gringos +2

Fringale de midi, on s’essaie à la cuisine locale, on commande dans savoir ce qu’on a demandé, on se retrouve avec 3 bouts de viande et 2 olives :

Gringos +3

C’est déjà l’heure pour Jessy de s’envoler pour les Galapagos. Le soir retrouvaille avec Bjarni, ancien chef de Jama à Akureyri  en visite à Santiago pour 5 jours. Le monde est petit !

On se rend compte que Thea & Martin habite la même adresse que nous, ce qui facilite grandement les choses pour se retrouver! On part manger tous les 5 dans le seul resto ouvert de Providencia (un quartier chic de Santiago) avec en prime un serveur – chanteur qui devrait être juste serveur.

Découverte du pisco sour J 

Du pisco, du citron vert, du blanc d’œuf, du sucre : un repas complet, et surtout délicieux, on en prend donc 2 chacun. Pour info, le pisco est un alcool local, que les peruviens et les chiliens se disputent l’invention.

En rentrant à l’auberge, le sac de Jama est là, ça tombe bien car après le Game of Thrones chez Thea et Martin, on part faire la fête dans une boite quelque peu spéciale. En semaine le Diosas, avec une bouche pulpeuse en guise de O, est un bar de strip tease. Le dimanche soir, c’est un bar electro à accès restreint. Autre particularité, les dosages des cocktails sont inversés par rapport aux autres pays : ici on dilue un peu de soft dans beaucoup de spirit (pareil un peu partout dans le pays). Résultat on danse rapidement avec un Martin caliente! Meilleur DJ, meilleur saxophone, meilleure ambiance et meilleure soirée en boite depuis des lustres! Viva Santiago!!!

 

2 avril

Grasse matinée à nouveau

Visite de la plaza de armas, du marché central, avec son bon poisson grillé et retrouvaille avec des collègues de Jama, Edgardo et Soledad, qui avaient passé 3 mois en Nouvelle Zélande à GNS, NZ. Lors du repas, découverte d’un cépage disparu en France, le Carmenere, délicieux, dans le cadre tout aussi surprenant du resto-bar The Clinic, qui liste les bourdes du président chilien dans le journal éponyme. Pendant le repas on discute des choses à voir autour de Santiago et on prépare la sortie du lendemain, direction Maipo.

 

3 avril

Nouvelle tentative de communication avec Air Canada pour prendre des nouvelles des bagages toujours disparu de PQ. Il est à Toronto…Le plus marrant c’est que la femme au téléphone semble satisfaite de cela, car apparemment c’est-ce qui a été demandé…mais bien sûr.

Départ à 12h30 pour Maipo qui se situe à 2h de Santiago où les Chiliens se rendent les week ends pour voir les montagnes.

Sur le bord de la route, dans un resto en déroute, pause sushis et mote y huesillos : des pêches au sirop avec de l’avoine…nutritif et sucré, surtout sucré.

2000m plus haut, après avoir traversé des sédiments, des roches volcaniques particulièrement malmenées (en témoignent les altérations de fou et les couches sédimentaires verticales), et pour finir une mine de gypse, on arrive aux sources thermales de  Collina, perdues dans les montagnes.

Eau chaude, siliceuse mais pas trop sulfurée, avec en prime le coucher du soleil derrière les montagnes. Pas pire!

Le soir, soirée improvisée chez Edgardo et Sole (et sa tante!) qui nous montrent leur photos de l’Atacama, car oui certains géologues sont payés pour travailler là-bas…Ils nous donnent de multiples conseils et adresses à visiter, le tout avec du Carmenere bien intéressant et beaucoup de fromage de brebis acheter sur le retour des hot springs.

 

4 avril

Comme toujours, aucune nouvelle d’Air Canada, qui comble du service à la clientèle, ne prend même plus la peine de répondre au téléphone. Nous décidons d’aller à l’aéroport car nous aimerons bien pouvoir quitter Santiago pour Valparaiso dans la journée.

Miracle le sac est là, gardé par deux meufs aux longs ongles (trop longs pour pouvoir répondre au téléphone apparemment). Et quitte à être à l’aéroport, pourquoi ne pas prendre le premier avion pour l’Atacama?! C’est parti! En une heure montre en main :

·         SkyAirline « un avion part pour Calama (à côté de San Pedro de Atacama) dans 2h? On achète!

·         Oui mais…on n’a pas réservé de voiture. Bon alors allons voir les agences de locations. Oui mais…on est le week end de Pâques, et aucune des agences de l’aéroport n’a de voiture de disponible.

Gringos +4

Mais quand même, grâce au seul ordinateur de l’aéroport, on a pu se réserver un RAV4 pour 5 jours, un logement pour 5 nuits. Let’s go!

Arrivés à Calama, après avoir survolés la cordillère et le salar de Maricunga (voir quelques jours plus tard), on va chercher notre voiture. Là, dans un anglais approximatif (décidemment, apprendre l’espagnol peut être utile, note pour le futur…), la fille de l’agence nous laisse comprendre que sur internet, on fait une demande, et on est censé par la suite recevoir une réservation…en d’autres mots, pas de voiture. Pour info, j’ai reçu la confirmation le soir même, mais comme ils n’avaient pas de voiture en vrai, ça aurait raté de toute façon…

Gringos +5

Finalement avec du temps, on réussit à avoir un RAV4 pour 5 jours via une autre agence de location de l’aéroport. Et un exemple de drague à la chilienne avec le type à cheveux long de l’agence d’à côté; assez direct ma foi, et pas besoin de parler la même langue J

Conseil du loueur de voiture : si on se fait arrêter par les flics, surtout ne pas tenter de parler espagnol ou anglais – rester en français qu’ils ne comprendront pas, et ne PAS leur donner notre permis de conduire ou passeport. Ok…

C’est donc parti pour San Pedro de Atacama. Multiples arrêts sur la route pour prendre des photos des canyons.

Arrivée à San Pedro, pequeño pueblo, et pourtant impossible de trouver notre rue. On n’a surtout pas envie de traverser les douanes frontalières avec l’Argentine et la Bolivie. En demandant notre chemin, on finit par arriver à Sol de Atacama Hostel, avec un vue magnifique sur le Licancabur (et pas Excalibur Jama) et ses autres copains volcans.

Couché de soleil rose sur le désert et les monts enneigés à +5000m. miaaam.

Tortillas légères, comme préconisées par Sole contre la puna (mal d’altitude), et accompagnée de la fameuse bebida : un soda plus que sucré. Eau+Sucre+chimie = PAP ma nouvelle boisson favorite!

Gringos +6

 

5 avril

Après 4 tours de village pour trouver LA station essence de San Pedro, on voit la queue de 15 voitures, on fait demi-tour, apparemment on n’est pas les seuls touristes à ne pas avoir prévu le coup.

Gringos +7

Décision : directement aller à la Valle de la Luna, l’essence attendra ce soir. Les touristes y passent en général 2h, nous on y est resté 5h à batifoler entre les pics de halite aussi tranchants que dans un scenario de Saw.  Dessiccation générale qui a demandé l’ingestion de multiples litres d’eau. Car même s’il ne fait pas très chaud, c’est très très sec…un désert quoi.

L’escalade de dunes est éprouvante, mais la vue (de l’intérieur d’un anticlinal géant) nous récompense. Et visite de notre première mine du Chili : une ancienne mine de sel avec des mares de saumures vertes aux bords en croute de sel, et des stalactites de sels qui pendent du plafond.

Derrière les Tres Marias, première escalade d’une butte, et à 3000m ça se sent, le souffle est court. Victoire du trou dans la couche d’ozone néo-zélandaise pour Jama qui a mis de la crème solaire, échec pour PQ qui passe de blanc cul à rouge écrevisse.

Gringos +8

6th April

Ok, allons voir des flamands roses! A ce qu'il parait, il y en a de 3 sortes dans la région. Des flamands roses quoi. Les flamands aiment bien les lagunes au milieu des salars, en tous cas c'est là qu'on les a vu. Premier arrêt à la laguna Ceja,  juste avant les touristes, pour un petit déjeuner (avec méga bouteille d'eau, désormais notre compagnon inséparable) avec vue sur l'eau bleue, complètement saturée en sel. Niiice. Petit tour de la lagune, boycottée par le groupe de touriste - au moins, ceux-là se sont arrêtés jeter un coup d'œil, probablement trainés par le guide. Les autres touristes sont amenés en mini-van près de la lagune où on peut se baigner, avec des chaises disposées en arc de cercle pour regarder ceux qui flottent (on est toujours dans un salar, quand même) et en prenant une collation disposée à leur intention par des (esclaves?) chiliens de l’hôtel ****. Apparemment, ils sont là pour un bout de temps. On était évidement très jaloux de ce mode club med, la preuve, on est allé directement regarder de l'autre cote! Il y avait 3 flamands, au loin. On s'est approche, en suivant 2 australiens avec des objectives photos d’1 m de long. Au final, ce sont nos premiers flamands, mais de loin pas les plus impressionnants.

 

Laguna n°2, Chaxa: plus loin, donc pas de touristes club med J  bien sympa, avec re-flamands mais aussi lézards. Y'aurait vite moyen de se perdre vite fait dans l'étendue où un chemin disparait sous les pics de sel. Soif, aussi!

 

Les lagunes, y'en a d'autres sur le salar, mais la ligne de volcans nous titillait: et si on montait? On prend la première route plein est, qui apparemment se rapproche du volcan Lascar, un petit gars qui crache tous les ans. Premier test d'altitude: all good! Du coup, on voit nos premières vizcunas, des petits lamas très gracieux. Ils broutent quoi??? un peu caillouteux dans le coin. Canyon de fou, vues de fou, on se repéré a la boussole pour trouver la route, et on arrive au départ d'un chemin qui rejoint le Lascar. Ouais, allons voir un peu à quoi ça ressemble! oups, c'est un peu dur de courir à 4000m, non? même marcher sur 50m demande un certain effort, c'est assez bizarre. Mais pas de mal de crane, tout va bien.

Descente rapide vers San Pedro, on prend une route détournée pour éviter la douane, réservation de voiture pour la prochaine étape (euh, pas question de se faire re-avoir pour ne pas avoir réservé + de 2h en avance...), jus de fruit frais en terrasse, le pied... Direction le resto que le gars de l'auberge nous avait recommandé le premier soir, mais qu'on n’a trouvé seulement par hasard: great food, re-decouverte du quinoa, et great wine. C'est pas comme si on partait à 3h du matin pour El Tatio!! autre bonne découverte: un mille-feuille au dulce de leche. miaaaam, mais "un peu" lourd. Du coup, un peu de mal à dormir qq heures avant de prendre la route pour...


7th April: El Tatio!!

Mais pourquoi donc partir à 3h du matin??? Parce que les cars de touristes veulent arriver au champ géothermal avant le lever du soleil. rrright, on en reparlera de ce lever de soleil... Vu qu'il faut se taper 90km de route quelque peu agitée, ça prend au moins 2-3h. Tout le monde nous a recommandé de partir avant les touristes pour pouvoir les suivre, vu que la route n’est pas facile (et qu’il fait nuit). En fait, la route est "très" bien, à part au moment où il n'y en n'a plus. arf. En fait, il a plu de manière un peu diluvienne (c'est l'hiver altiplanique bolivien qui arrive en été, apparemment), et ça a tendance à détruire les routes de sable. Le premier coup que la route s'arrête, abruptement, après avoir traversé quelques mares gelées (il fait -5°C, j'avais oublié de préciser), on trouve la nouvelle route un peu en amont. soit. Mais un peu plus loin, la, il y a une route en construction (qui ressemble à une d'autoroute quand on s'est tapé 3h de graviers pourris), avec soudainement des gros tas de sable en travers. oups. Y'a des traces qui partent sur le cote de la route un peu plus haut, mais dans le noir... Mais soudainement, un convoi de lumières se pointe au loin! la ligne de touristes arrive! Et là, c'est un peu comme dans la savane: les zébus arrivent devant un passage difficile, vont voir jusqu'où la route s'arrête puis reviennent, tentent le coup dans le sable sur le cote mais rebroussent chemin - jusqu'à ce qu'un mini-van qui a l'air de savoir ce qu'il fait se lance! Et là, c'est la ruée! on se jette tous à sa suite, a 5m d'écart pour ne surtout pas se perdre dans le noir, et pendant 1/2h, c'est une espèce de course infernale pour enfin arriver au site, où des chiliens nous attendent pur nous faire payer l'entrée. ok. Il fait toujours noir. Des voitures continuent sur la route, on les suit, c'est un bordel affreux, et puis y'a un espèce de parking. A ce point-là, on est crevé et il fait très froid: tous nos vêtements chauds sont à San Pedro, évidement (ah bon, il fait froid la nuit dans le désert??? Les conducteurs de tours organises sortent les thermos et le petit déjeuner, nous on a de quoi se faire un sandwich au pate et de l'eau froide.

Gringos +9

Enfin, on y est, les fumerolles par pleine lune, c'est assez chouette. Le soleil approche, ce fameux lever de soleil!! en fait, c'est de la blague, vu qu'il se lève derrière les montagnes, donc il fait plein jour quand les premiers rayons se montrent. On est dégouté, trop de touristes, trop fatigués, et on s'endort.

Mais alors, pourquoi donc cette transhumance pour un lever de soleil inexistant? en fait, ce n'est pas le lever de soleil qui vaut le coup, ce sont (1) les 3h de route par pleine lune avec la vue sur les volcans aux toits couverts de neige qui sont sensationnelles, magiques (2) les fumerolles sous la lumière des étoiles, où il fait tellement froid qu'on voit les colonnes de fumées de partout. Est-ce que ça vaut vraiment le coup de partir en pleine nuit??

Au réveil, miracle! grand soleil, il fait chaud dans la voiture (effet de serre, hummm), et surtout il n'y a plus personne! euh, oui, on ne les a pas entendu partir. Petit dej' à l’abri du vent derrière un muret, alors que des employés du site vident les poubelles du parking. Les vizcunas sont dans le quartier à brouter autour des geysers. ok, c'est quand même pas mal tout ça. Le champ géothermal est énorme. Les plateformes de forage doivent etre cachées derrière la montagne (oui, ça fore la bas, et les gens qui vivent du tourisme râlent parce qu'ils ont peur que les geysers s'arrêtent - différent pays, même problèmes).

La route du retour est beaucoup plus facile, et on découvre les volcans de jour - tout aussi impressionnant, mais un peu moins magique. Il ne serait pas en train de fumer celui-la??

Retour à San Pedro, claqués, on peut à peine parler en buvant notre jus, on grignote un truc et on file se coucher. Le programme de demain nous amènera en altitude, mieux vaut dormir.

 

8th Avril: Salar de Tara

Le Salar de Tara est sur le programme « presque » typique des nombreuses agences de voyage de San Pedro. C'est un endroit qu'Edgardo nous a montré, et il nous explique la route sur google Earth:

"Plein Est vers l'Argentine (le paso Jama – sans blague), surtout n'essayez pas d'aller jeter un coup d'œil sur la laguna verde en Bolivie parce que les flics pourraient vous arrêter (et surtout, ne leur donnez pas leur passeport s'ils le demandent!). Quand vous voyez les Sentinelles, des sortes de colonnes de cailloux, quittez la route principale et tournez vaguement à gauche. Il y a plein de traces de 4*4, mais elles se rejoignent toutes pour passer le canyon. Après, suivez les traces". Ben, la description était très précise, finalement! Une "route" qui fait 20km de large, ça surprend. La Californie peut aller se rhabiller, et en plus c’est plein de 4*4 J

Quand on arrive au-dessus du salar, c'est assez magique, déjà. On roule sur des tuiles de rhyolite 100m au-dessus de la vallée - et de la lagune.

"Mais comment on descend?? Tiens, y'a des traces en bas, on doit pouvoir descendre? Suivons les traces!" ah, y'en n'a plus ici, saleté de cailloux, le sable c'est chouette en fait. Johan me dit que ça descend par le prochain canyon. Un peu raide, mais ça se tente. "C'est très raide quand même, on va trouver un autre passage". Sauf que le RAV4, génial jusqu'ici, refuse de remonter- en travers de pente raide sur des tuiles, pas de prise solide. Ca nous rappelle tous les deux nos cours de conduite en 4*4 (que je n'avais jamais eu l'occasion d'utiliser), où on nous a montré que même avec une pente de 40° en travers, la voiture ne roule pas. Je me serais bien passée de ce test. A ce moment, on ne pense pas à prendre une photo - plus le choix, il faut descendre, et pas par la meilleure option du canyon, juste par où on peut. Arrive en bas, somehow, on regarde derrière nous, et sérieusement: "c'était trop raide". Il y avait d'autres traces en fait, mais toutes montraient de gros dérapages sur 1-2m en travers. oups. On est vivant, la voiture de location va bien, on n'est pas coinces dans un trou... pfiou!

Gringos+10

Temps de prendre des photos du bas du fameux canyon, franchement impressionnant. On se pose, encore tremblants de la descente. On aura au moins appris que les marges de sécurité diminuent fortement sur des tuiles de rhyolite. On voit d'où arrive la vraie route, juste le canyon d'à côté, bien moins raide, ainsi qu’une pente douce 2 km + loin. oups. Une vraie carte topo, ça aurait été bien aussi…

Enfin, on y est: la lagune est magnifique. sérieusement. Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel sont là, il y a des flamands partout, et même une sorte de marmotte qui fait des trous partout (Anne-So, il nous manquait ton expertise!). Une guide était installée la, avec ses deux touristes autour d'un déjeuner princier. Elle nous propose même du vin (en français!), mais bon, après les émotions, pas question de boire, on a de la route à faire pour revenir. Elle s'étonne qu'on soit venus tout seul, vu que c'est quand même un peu dangereux (ah bon?) et nous donne des indications pour repartir. Justement, eu moment de repartir, on s'aperçoit que le parechoc arrière et la plaque d'immatriculation pendouillent un peu. euh... réparation artisanale avec le cordon de mon collier, ça tient, ni vu ni connu (surtout en rendant la voiture à l'agence, qui n'a rien remarqué).

Au retour, arrêt sur 2 lagunes facile d'accès; le matin, on aurait trouvé ça chouette, mais après salar de Tara, on était un peu blases... Enfin, un autre tour incroyable, et toujours pas de mal d'altitude!

Dernier soir à San Pedro...

 

9-04

Le plan de la journée, c'est d'aller voir la Vallée de la mort (pas celle loin au Nord, hein), et de jeter un coup d'œil sur Chuquicamata, le plus gros open pit (= gros trou) de cuivre au monde. Je conseillerai d'aller voir cette vallée AVANT les autres endroits, pour vraiment l'apprécier. Et puis, avec le risque de se faire casser la voiture pour nos sacs qui sont à l'arrière, c'était un peu dommage, on n'est pas allé marcher. Du coup, direction Calama, pour se rendre compte que Chuqui, on ne peut y aller qu'a des heures précises, il n'y a pas de point de vue sur l'open pit. Mais rien que d'extérieur, c'est énorme. Et ce n'est pas qu'un seul open pit, c'est la région entière qui est creusée, avec d'immenses bassins de décantation de partout. On a traversé Calama - et on a verrouillé la voiture de l'intérieur. La, toutes les maisons et les magasins ont de très grosses grilles (pas en bois, en métal!), et les fenêtres/portes du rez-de-chaussée + 1er étage sont protégées par des grilles. Soledad nous avait dit: "C'est simple, Calama, c'est une série de bars/prostituées/bars/prostituées" etc. ok. Direction l'aéroport plus vite que prévu pour rendre la voiture et aller vers la prochaine étape. En attendant (comme en plus on s'est plante pour lire notre billet, en arrivant trop en avance), on se prend une boisson au bar: Johan prend un nescafe soluble, et comme il n'y pas de jus frais, j'en commande un en bouteille. erreur. Une "bebida", comme la "Tap" de Johan le 1er soir à San Pedro, c'est: eau, sucre, produit chimique. yukkk, j'ai plus soif après qu'avant.

Gringos +11

Arrivée à Copiapo, où l'aéroport est à 50km de la ville au milieu de rien. Au lieu d'un RAV4, on se retrouve avec un pick-up énorme, qui s'avérera beaucoup moins bien que le petit RAV4 en fait. On trouve notre hôtel dans la ville bondée, grignote un truc, vu que demain est un grand jour: direction la Laguna del Negro Francisco!

 

10-04

Surprise: il pleut. orage. hum, que dis la meteo? Les seux sites qu'on trouve nous promettent de la pluie forte pour les 2 jours. hum. Comme le plan est de monter en altitude et de passer la nuit au refuge, ça s'annonce mal. Visite au CONAF, truc gouvernemental qui s’occupe de l’environnement et qui gère le refuge: bonne météo! let's go!

Il s'avérera que les rangers qui étaient au refuge, et la météo spécialisée que m'aura envoyée Edgardo plus tard dans la matinée n'étaient pas si optimistes. Mais j'anticipe un peu.

Avec 60L de diesel en rab, vu qu'on nous a dit de prendre du fuel en plus, nous voici parti: les panneaux indiquent l'altitude tous les +500m verticaux, et ça monte vite. Ca refroidit vite aussi, et il y a beaucoup de vent. Un peu de mal pour trouver la route en caillou pour aller vers la lagune (indiquée seulement "Project lobo martel", qu'on ne sait toujours pas ce que c'est!), et premiers flocons de neige. bon. Ca pèle. Dans la suite, pour faire court, on a découvert qu'on pouvait se retrouver très vite sur le terrain d'une mine dans la région, sans poste d'entrée et avec ses multiples "routes". Tous les 50m: "à gauche ou à droite?". On sort la boussole, mais notre carte n'est pas bonne. La neige tombe. A un moment, on réalise qu'on est perdu, qu'on aurait déjà dû arriver, et que la visibilité diminue: c'est une tempête de neige. Au moment où on s'y attend le moins, on tombe sur une foreuse et cinq mineurs. Des gens! "Vous êtes très proches du refuge!" - le tout en espagnol, bien sûr - à ce point-là, notre niveau avait sacrement augmenté. Ils nous proposent de nous mettre sur la bonne route, et on les suit. Il était déjà 17h, je suppose qu'ils finissaient leur journée et étaient bien content de rentrer au chaud. 1/2h à les suivre, en ayant l'impression qu'ils ne savaient pas tant que ça par où passer. Et tout d'un coup, un croisement, les mineurs s’arrêtent pour nous expliquer la suite: le refuge est à "Unos kilometros" sur la droite, au bout d'une longue courbe. Si on ne trouve pas, il faut qu'on vienne sur la mine, à 150m, où ils ont leur camp avec du chauffage et de la nourriture. Sympa les gars. Mon espagnol n'était pas assez bon pour se rappeler que "unos" signifie "quelques" et non "un" (ca, c'est "uno"), mais de toute façon, avec les km chiliens, on s'attendait plus a 10km qu'a 1 (il se trouve que leur camp était a 2km, pas 150m, comme on le verra demain). Et là, miracle, la neige se calme, on arrive à la lagune, et il y a même un refuge avec une voiture de rangers!!

Gringos+12

Bien sûr, on est les seuls touristes, ils sont surpris de nous voir (et comment va votre sante?? - en fait, très bien, on n'a pas eu le temps de penser à avoir mal à la tête^^). Le refuge est très, très confortable (presque + que notre hôtel à Copiapo), avec plein de lits, de couverture, l'eau courante, l'électricité (même si ils ne l'ont pas allumé pour nous), une table de ping pong et une cheminée. Ouiii, du feu! de la chaleur! nos habits sont limites pour la température ambiante, mais comme on a quand même eu (quelques) des réflexes de rando en faisant notre sac, on a tous les deux des gants, ça limite la casse.

Gringos +13

Une fois que le feu marche (avec un allumage au diesel, facile…), direction la lagune, qui nous parait être a 50m. En fait, ça nous a pris 30min pour y arriver.

Gringos +14

Les flamands roses n'avaient pas peur de nous, probablement pas l’habitude de voir des gens, et le coucher de soleil était magnifique. Mais ma frontale était restée dans le refuge (Gringos +15? Je crois qu’on a déjà battu les records ce jour-là). Retour en vitesse - mais sans courir, on est quand même à 4200m! Je n'ai pas vu un paysage si extraordinaire depuis l'Islande.

Le patron de la mine se pointe pour vérifier qu'on va bien. Il nous demande de passer au bureau de la mine avant de repartir, histoire de savoir qui se balade dans le coin et éviter qu'on se perde. Sympa, mais on se sent encore très, très gringos…

Écriture au coin du feu de notre récit des premiers jours, quelques litres de thé brulant, sandwich au paté (encore...), et au dodo! les étoiles sont magnifiques, surtout qu'il n'y a plus de nuages.

 

 

11-04

Lever de soleil, celui-là est un vrai. Un renard se joint à moi, il  me tourne autour mais n'ose pas s'approcher. Ça s'appelle un "Zorro" en espagnol, marrant! Il essayera de nous piquer le petit dej d'ailleurs! On décide de grimper un pic, histoire de marcher un peu avant de reprendre la route. En 2h, on aura marche 2.5 km et monte... 200m. Ça nous a paru beaucoup plus. Le sommet était a 4800m, on aurait pu le faire avec 2 heures de plus, et être aussi haut qu’au sommet du Mont Blanc! Chaque pas est difficile à cette altitude. Après un passage par la mine et une conversation avec le type de l'entrée - une vraie conversation, mon espagnol revient vite! - retour vers la civilisation. Le chemin est beaucoup plus facile à trouver qu'à l'aller, et il fait grand soleil. On profite plus des couleurs des montagnes, qui ont tendance à être très variées (alterations de fous -> joli, mais mine d’or en exploration). Dernier sandwich au paté - promis, le dernier des vacances!!

Cette lagune, c'est un trésor cache, mais il faudrait plus de deux jours pour en profiter. Et un trésor pour combien de temps? C'est la première fois qu'on voit un parc national accolé à une mine en plein développement - et apparemment, c’est plutôt plusieurs sites de mine en explo dans le coin.

Copiapo n'a aucun intérêt, ni vraiment de resto correct. Juste une base pour aller bosser dans les mines.

Contrecoup de 3500m de descente en 3h? Je ne sais pas, mais on (surtout moi d’ailleurs) ne se sent pas très bien. Tant pis, on a fait ce qu'on voulait, et on a rendu la voiture! Un peu sale d'ailleurs J

Notre plan B, au cas où on décidait de ne pas aller en altitude, était d'aller vers Caldera, une ville en bord de mer avec des granites orbiculaires (un granite avec des ronds, quoi). Les photos d'Edgardo sont géniales, évidement, mais ça sera pour une prochaine fois!


12-04

Transfert vers Valparaiso, avec un avion, un taxi et un bus: 20 min de taxi nous aura couté plus cher que 2h de bus.

Gringos +15

Les bus au Chili sont très, très confortables et vraiment pas chers. Arrivée à Valparaiso où certains bâtiments sont lézardés (tremblement de terre de 2010 à Conception), et pas moyen de voir la mer, il y a de gros bâtiments portuaires moches partout. Bon, on arrive dans la rue de notre hôtel, et là, les marches nous paraissent très raides. Un vieux qui n'avait rien à faire que de nous aider nous conseille de prendre un ascenseur pour monter la rue (si, si) mais le gars de l'ascenseur nous indique que c'est juste 2 volées d'escalier au-dessus. Soit. Le chat de la maison nous regarde monter tel un chamois en haut d'une cote dans les Vosges, limite en se moquant de nous. Très bonne surprise pour la chambre d'hôte, avec un chien particulièrement accueillant (collant), le tout pour presque rien. Impec'.

Première étape: les timbres pour les cartes postales, dans une poste avec un gardien arme qui surveille l'entrée. 2e étape: un café, et à manger, on n'est toujours pas très en forme. Puis, pour une fois, on suit le livre-guide et on commence à monter à flanc de colline (avec un ascenseur^^): magique, c'est comme une autre ville. La vue sur la baie, des rues sympa couvertes de graffitis magnifiques, des cafés sympa (on ne s'est arrêté que dans un, mais les autres étaient tentants), des galleries d'art, des bouquineries, des magasins de fringues décalés et un tas de truc qui sentent la culture et l'art à plein nez. Ça fait du bien! Malartic comme Taupo ne sont pas des exemples d'activité culturelle intenses. Plein de français aussi. Un libraire chilien qui parle français mieux que nous nous indique un bon resto de poisson (ouvert le lendemain et super bon!). Il est allé a l'école française de Valparaiso, et j'ai eu du mal à croire qu'il n'était jamais allé en France pour parler aussi bien!

Courte soirée posée, bien fatigues. On pensait repartir dans la matinée de Valparaiso pour Santiago, mais c'est tellement bien qu'on décide de ne repartir que dans l'aprèm'.


13-04

Sur conseil du libraire, direction la maison de Pablo Neruda! oui oui, vous ne rêvez pas, on est allé dans un truc qui ressemble à un musée! Une maison avec une vue imprenable et des bibelots surprenants. très chouette.

Retour vers Santiago, soirée avec Théa et Marine (une autre géolienne tout juste arrivée à Santiago) qui s'est terminée dans "le boudoir", un club class avec de gros rideaux dans Bella Vista géré par des français. Autre ambiance qu'au Deseo, mais la aussi, le DJ était très bon. Comme quoi, je n'aurais pas parie, mais Santiago a de très bon DJ qui devraient se faire connaitre à l'étranger!


14-04

Dernier jour, assez triste. Déjeuner dans un resto italien très, très bon avec Théa et Martin. Vin chilien bien sûr, encore une fois très bon. Une glace (la première!), avant de dire au-revoir à Théa et Johan, et en espérant se revoir plus vite que dans une autre année 1/2!

Je passe la fin de l'aprèm dans Bella Vista au hasard des rues, avant d'aller vers l'aéroport: fin des vacances, en ramenant une bouteille de Carmenere et une autre de pisco. Dernier pisco sour. Retour a Taupo, avec la bonne surprise de voir que mon vol Auckland-Taupo a été annule pour cause de brouillard! bus, arrivée a Taupo, douche, et hop, au boulot!

 

Au final, un très bon voyage: très drôle avec Johan, des paysages magnifiques et de bonnes nuits à Santiago. Le fait de connaitre des locaux a beaucoup amélioré le voyage, c'est certain. Et en deux semaines, on n'a pas vu grand-chose, on n'a pas monte un seul volcan, on n'est allé que vers le nord, a peine vu la mer de loin (c'est un comble!), sans parler du reste du pays au sud de Santiago. Y'a plus qu'à y retourner!!! Peut-être un peu moins gringos?

 

 

 

 

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